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Dossier n° 11 Le contrat et la gestion didactiques

Vendredi 3 fĂ©vrier 2012   

Dossier n°11

Le « contrat et la gestion didactiques »

Ce dossier rassemble les textes et les notes de cours ou de conférences,  qui ont accompagné l’émergence du concept de « contrat » en matière de d’enseignement des mathématiques.

La plupart de ces textes reprennent des fragments de textes antérieurs, parfois sans changement (pas même des corrections orthographiques), parfois en les corrigeant sensiblement sans que jamais une synthèse m’apparaisse comme satisfaisante. Il est difficile pour un chercheur de poser son sac tant qu’il lui semble que son travail présente tant d’imperfections et en même temps tant de promesses. De sorte que mes résultats sont éparpillés dans une histoire qui commence en 1975 (voir sur ce site le texte Charlie Chaplin et la Didactique 1975-2010) et se poursuit jusqu’à aujourd’hui.

Les réflexions sur ce qu’attendent l’un de l’autre les deux protagonistes de la relation didactique, se sont d’abord imposées à moi au cours de mes observations d’élèves en difficultés. On trouvera leurs traces dans le dossier 4 « les échecs électifs en mathématiques dans l’enseignement élémentaire 1980 ». Ces attentes mutuelles ont une propriété étonnante : elles expriment des désirs incompatibles mais elles sont pourtant considérées comme si naturelles qu’elles s’imposent comme un contrat. On croît que si le professeur est un bon professeur, l’élève automatiquement apprend, et que si l’élève est un bon élève, le professeur peut remplir son contrat. En réalité si chacun se contente de faire ce qui est prescrit dans ce supposé contrat, l’apprentissage n’a pas lieu. (voir l’échec et le contrat 1980).

Si le professeur propose un problème que l’élève ne sait pas résoudre, l’élève accuse  le professeur d’incompétence, s’il donne la solution, l’élève n’a pas l’occasion de la produire lui-même et de se l’approprier. Au mieux il peut adhérer, mais la connaissance lui reste extérieure. C’est l’essence de la violence symbolique dont parle Bourdieu.  Les conséquences du marché de dupes que constitue la conception classique des obligations réciproques du professeur et de l’élève sont montrées en 1983 dans « les effets du contrat didactique 1982 ». Toutes les stratégies concevables sont, seules impuissantes à résoudre le dilemme. Il n’y a pas d’issue contractuelle. Comme pour la vie, où la mort est fatale, en enseignement chaque élève atteint finalement son inévitable borne. Les brutales exigences de résultats en l’absence d’une science pour appuyer des protocoles raisonnablement efficace sont fatales à l’école (les textes correspondant à cet aspect du contrat seront mis sur le site dans un dossier ultérieur).  pour lire ou télécharger

Mais il est inutile de dire, comme Groucho Marx, : « le contrat comptra pas », le faux contrat est une condition indispensable  de la relation didactique et c’est dans sa gestion que va résider l’art didactique (voir « Le rôle central du contrat didactique dans l’analyse et la construction des situations d’enseignement des mathématiques 1984»)

Que se passe-t-il lorsqu’il se présente une difficulté mathématique non répertoriée dans le savoir mathématique ? La courte étude sur « L’enseignement de l’énumération 1984 étude de deux problèmes pratiques et fondamentaux dans le cadre de la TDS et du contrat didactique » envisage la question. Le lecteur est invité à se reporter aux études que Joël Briand fait de ce phénomène.

L’idée de se référer à un milieu, afin de transférer vers lui une partie de la légitimité qui sinon repose uniquement sur la  rhétorique du professeur est la base du recours à des situations mathématiques. Il a donc fallu plus de dix ans pour s’intéresser à la situation du professeur.  Mais la difficulté du contrat se transfère de la phase autonome aux deux points de jonction de l’élève avec le professeur : la dévolution par laquelle le professeur défère à l’élève la responsabilité de la réflexion et cherche à susciter chez lui le désir de résoudre le problème, et l’institutionnalisation par laquelle il défère après coup un statut aux connaissances qui s’y sont manifestées (voir Le contrat didactique, le milieu 1990 ).

Au cours de la huitième école d’été, toujours à l’occasion d’une école d’été nous nous sommes interrogés sur les régulations qui peuvent permettre au système d’améliorer ses performances (voir « l’enseignant dans les Théories de la Didactique des Mathématiques 1995 , modélisation et observation »)

L’ouvrage que je publie à cette époque  d’abord chez Kluwer puis à la Pensée sauvage, ne traite que de la théorie du contrat. Dans « le cours de Montréal 1997 pp 24-29», je complète cette étude par une classification et une étude des contrats réels imaginés pour l’enseignement et mis en œuvre. Ils n’échappent pas à la théorie et la prolongent en direction des observations et de l’ingénierie.

Les visiteurs de ce site peuvent y trouver deux autres textes en rapport avec ce sujet :

a)      « Le rôle de la mémoire didactique de l’enseignant 1991 » écrit avec Julia Centeno. Son décès a brutalement et définitivement interrompu mes réflexions sur ce sujet où je l’avais entraînée. Claire Margolinas à recueilli réorganisé et publié ses notes et ses observations.

b)      et un texte tardif sur « les erreurs des élèves en mathématiques 2001 »