Guy Brousseau

Résumé :
La première partie du texte présente quelques effets de l’implicite mais impératif et absurde « contrat didactique » : « Topaze », exemple introductif à la notion de contrat didactique, « Jourdain », « Papy », « Diénès », l’abus de l’analogie est dénoncé dans un sketch de l’humoriste Raymond Devos. Le texte présente d’abord quelques « Ã©checs » observés au cours du mouvement des mathématiques modernes :

D’abord les glissements méta didactiques superposés lors de la diffusion de la théorie des ensembles dans les années 50-60, un phénomène qui incrimine inéluctablement toute la noosphère…  Ensuite la transformation des moyens d’enseignement en objets d’enseignement,  identifiée comme un effet de la pédagogie par objectifs et des évaluations de masse. Le texte inachevé

L’auteur essaie de distinguer la part qui revient au contenu lui-même et celle qui revient à notre ignorance des phénomènes de didactique. Il stigmatise notamment la croyance réelle en un hypothétique contrat didactique en notant les types d’évitements utilisés par les élèves pour se soustraire à ses injonctions paradoxales. Ce texte annonce les études du contrat didactique et les critiques futures.

Mots clés : contrat didactique ; effet Topaze ; épistémologie du professeur ; injonction paradoxales ; ruptures de contrat ; effet Jourdain ; substitution métacognitive ; abus de l’analogie ; dé-contextualisation ; re-contextualisation.

Titre de l’article : Les « effets » du « contrat didactique »

Auteur et laboratoire à l’époque de la publication : Guy Brousseau ; Université Bordeaux 1

Langue du texte : Français
Date de production : 1982

Nombre de pages : 16
Nature du texte : conférence

2^ème école d’été de didactique des mathématiques Olivet 1982

Diffusion : internationale

Publication : actes de la 2^ème école d’été de didactique des mathématiques IREM Orléans.

Commentaires et repentances :

Il s’agit des notes que j’ai rédigées à l’occasion de mon intervention à l’école d’été d’Olivet de 1982. Je devais expliquer une nouvelle orientation de ma « théorie des situations didactiques ». Après avoir limité mes études théoriques et expérimentales pendant dix ans aux conditions d’usage et d’acquisition des mathématiques scolaires fondamentales par les élèves (situations a-didactiques),  j’avais commencé depuis 1979 à rassembler mes observations sur la relation didactique elle-même. Une intervention bien difficile pour le dernier jour d’une école d’été particulièrement intense ! « Fais les rire ! » me dit Nadine mon épouse et collaboratrice. « Fais les rire ! Sinon rien ne passera». Sage conseil. J’avais en tête un certain nombre de scènes célèbres ou de faits d’observation, glanés au fil de mes réflexions, qui pouvaient effectivement illustrer les différents dénouements des inévitables dérives causées par la croyance absurde dans les vertus d’un supposé « contrat didactique » !!

Cela marcha… trop bien. Emporté par l’hilarité générale, je me laissai aller à relever sur le même ton certaines absurdités des croyances de chercheurs contemporains que je respectais et dont pourtant j’admirais certains de leurs œuvres. Je me laissais aller à désigner « effet Diénès » ou « effet Papy » ou « effet Bloom » certains excès inspirés à des maladroits par leurs doctrine pédagogique. C’était comme accuser MM de Dion et Bouton ou Mr Ford d’être responsables des accidents d’autos d’aujourd’hui !

Dans la foulée, je rassemblais mes notes et je les complétais dans ce texte inachevé et ce qui aurait dû rester une blague est devenu un « texte de référence » inutilisable pour mes lecteurs plus respectueux que moi et pour moi un boulet. J’ai dû continuer à évoquer, à ma honte, les noms de ces chercheurs sérieux et célèbres à l’occasion de dérives dont ils n’étaient pas coupables.

Laboratoire actuel : DAESL ; Laboratoire Cultures, Education, Sociétés (LACES)

Pour lire ou télécharger le fichier82-83 effet de contrat

Université Bordeaux 2.