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Glossaires, index

Jeudi 16 septembre 2010   

 Les premiers glossaires de théorie des situations ont été écrits par les chercheurs et les thésards du COREM à la fin des années 80. En 1995, pour un ouvrage qu’il écrit à l’époque avec Marie Claude Chevalier, Joel Briand en produit un que j’ai cosigné sans le transformer beaucoup.
Le premier texte présenté ici en Français doit sa mise à jour à Bernard Sarrazy et date de 1996. En 2003, Ginger Warfield en a fait une traduction en Anglais.

Consulter ou télécharger le Glossaire mis à jour en Janvier 2010
J’espère que nous pourrons, ensemble, les améliorer, les préciser et éventuellement les augmenter afin de, peut-être, les améliorer. Cette page présentera aussi un index des termes des théories des situations (mathématiques et didactiques) et leur traduction en Anglais. 

Voir un index de la TSD http://www-didactique.imag.fr/Brousseau/Dico.html

 Réflexions… sur les glossaires, sur l’utilisation des paradoxes et sur les polémiques- sur les glossaires.
La rédaction d’un Glossaire pose des problèmes difficiles lorsque les notions présentées émergent d’un processus complexe d’observations et de réflexions encore en cours, et que leur publication risque de figer et d’enfermer l’auteur dans des points de vue peut-être transitoires. Un concept nouveau qui nécessite un exposé de deux heures ne peut pas toujours être réduit à un résumé. Ceci explique ma réticence à intervenir sur ces extraits de mes cours. Mais le choix de quelques expressions heureuses qu’un auditeur a trouvé éclairantes n’est pas non plus à négliger.
J’ai retrouvĂ© ma rĂ©ponse, un peu embarrassĂ©e, Ă  une lettre (que je n’ai malheureusement pas retrouvĂ©e) d’une lectrice que les premiers glossaires – relatifs Ă  la thĂ©orie des situations mathĂ©matiques façon 70-80 – avait intĂ©ressĂ©e, mais que l’introduction des notions de contrat et de situations didactiques contrariait beaucoup.   

- sur l’utilisation des paradoxes
L’utilisation des paradoxes est délicate. Un paradoxe est une déclaration qui semble contradictoire d’un certain point de vue, mais qui se dénoue dans un autre.
C’est un procédé didactique qui marque bien la nécessité du changement de point de vue. Malheureusement il n’est intelligible que si le destinataire veut bien admettre ou au moins considérer le second point de vue.
Par exemple le paradoxe de Zénon est basé d’une part sur l’impossibilité de concevoir, dans une mathématique primitive, que la somme d’une infinité de termes puisse être elle-même finie et d’autre part sur la connaissance du fait patent qu’Achille rattrape les tortues qui le fuient. Proposé à un locuteur qui ignorerait qu’Achille peut courir avec succès sus aux tortues, mais qui connaîtrait les mathématiques, le paradoxe se réduit à une démonstration fausse.
Ainsi, pour quelqu’un qui n’accepte pas son dénouement, le paradoxe peut prendre une allure provocante, plus proche de la polémique que de la démonstration scientifique. Pour lui, ce prétendu paradoxe reste une contradiction. Un amateur de polémique peut alors le retourner contre son auteur : « Feignez vous de me prendre pour un imbécile ? Ce que vous dites est trivialement faux ! » [que je traduirais par « ce que je veux bien comprendre de ce que vous dites est trivialement faux »].
Les paradoxes que j’ai avancés pour justifier l’abandon des théories en usage dans nos sociétés, relativement à l’organisation scolaire des apprentissages, ont conforté ceux qui étaient convaincus de devoir le faire. Mais ils ont aussi incité des défenseurs des « traditions » à prétendre que nos travaux aboutissent à promouvoir une « pédagogie du vide ». Toutefois, il leur aurait suffi de consulter les comptes rendus de nos expériences d’enseignement sur tous les grands sujets mathématiques de la scolarité commune pour constater que ce vide là est plutôt plein de mathématiques, que les élèves les apprenaient effectivement et qu’Achille rattrape bien les tortues…   

 - sur les polémiques
J’espère que mes propos ne raviveront pas les polĂ©miques. Je les fuis. La polĂ©mique est plaisante mais c’est une caricature de dĂ©bat. Un genre de comique grotesque oĂą la rhĂ©torique se joue de l’art et de la raison. Seul l’impact instantanĂ© compte pour embobiner le spectateur. En alternant, comme au petit bonheur, des arguments vĂ©ritables et des infĂ©rences vraies, douteuses ou franchement fautives, des dĂ©clarations erronĂ©es et des faits Ă©tablis, des allusions fumeuses, des questions insolubles et finalement de vrais mensonges, on fait un discours impossible Ă  dĂ©cortiquer par la raison et donc Ă  rĂ©futer… Tout est subordonnĂ© Ă  un but dĂ©risoire et vaniteux: paraĂ®tre « dominer » son adversaire devant un arĂ©opage rigolard.   

Je ne suis curieux que des faits, et pas du bruit qu’ils font… Je veux instruire le procès des idĂ©es ou des croyances – et aucune n’est sacrĂ©e Ă  mes yeux, surtout pas les miennes -. Je ne veux pas faire le procès de ceux qui les adoptent, bonnes ou mauvaises. Je me borne donc [1] Ă  envisager les conditions qui favorisent leur adoption sans jamais impliquer personnellement les personnes qui les adoptent. C’est la règle d’or de l’enseignement des mathĂ©matiques : ne pas attendre de subterfuges et de pressions sur les personnes ce qui peut et doit venir de l’activitĂ© mathĂ©matique elle-mĂŞme.   

Alors voici des glossaires à l’amélioration desquels je vous invite à exercer vos talents.      GB Août 2010.  

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 [1] D’accord chers polémistes, je suis borné ! C’est un avantage sur ceux qui ne se connaissent pas de bornes.