RP 2016-3 Le cycle des situations

Vendredi, 11 mars 2016 | 9 714 vus
RP2016-3 Le cycle des situations Mots-clefs : dévolution ; institutionnalisation ; situation adidactique ; situation didactique « Dans les processus réels d’enseignement, certaines interventions sont destinées à éviter des ruptures (des hiatus) et à ignorer ou effacer des erreurs. Elles visent à maintenir continue et ouverte l’interaction didactique établie par le professeur. Si ces artifices sont proposés comme des solutions systématiques, habituellement par des inférences pédagogiques mal inspirées, ils produisent des effets qui sont des accidents spectaculaires. Présenter les situations didactiques et les situations adidactiques comme des objets naturels statiques qui seraient identifiables indépendamment les uns des autres et que l’on pourrait établir ou reproduire directement dans la classe, est une erreur ! Il est plus correct de replacer ces situations dans leur fonctionnement, comme pour décrire le fonctionnement d’un moteur à quatre temps : « Situations dans le cycle fondamental qui détermine leurs fonctions : -Situation didactique  -> dévolution --> situation adidactique --> institutionnalisation La Situation didactique aboutit à la  dévolution aux élèves d'une situation adidactique qu'ils résolvent en produisant une connaissance qui (si elle est correcte et si elle doit servir de référence ) fera l'objet d'une institutionnalisation de la part du professeur. Donner un énoncé de problème aux élèves pour qu’ils travaillent, pendant que le professeur surveille ou remplit un document administratif, ne suffit pas à créer pour ces élèves une situation adidactique. Ils ne pourront qu’essayer de rattacher ce qu’ils lisent à la leçon qui aurait dû leur « enseigner » tout ce qu’il y avait à comprendre et à savoir ! La dévolution est le processus qui permet au professeur de laisser aux élèves une situation excitante qui, à la fois, favorise leurs entreprises et leurs découvertes (comme « connaissances privées ») et en même temps les écarte de façon légitime (purement mathématique) si elles ne sont pas adéquates. Le professeur n’est pas absent ; Il s’emploie au contraire à encourager les élèves et à ... Lire la suite

RP 2016-1 Situation vs Tâche, Transposition état vs Processus

Vendredi, 11 mars 2016 | 10 234 vus
RP 2016-1 Mars 2016 Situation vs Tâche, Transposition état vs Processus Complémentarité et incompatibilité locale de deux approches scientifiques (TSD et TAD) d'un même phénomène. 1    Certains textes convoquent sans précautions des termes empruntés à des théories différentes sans voir les contre sens que crée leur désinvolture. D’autres peut être pour ne pas tomber dans ce premier défaut, s’interdisent d’examiner certaines questions pour ne pas avoir à confronter leur approche unique aux questions et aux objections d’une autre. Il est vrai que les développements de la TSD et de la TAD rendent difficiles aux débutants l’exploration simultanées de leurs frontières et qu’il vaut mieux pour eux ne pas se hasarder à improviser un mariage douteux entre Relativité générale et Mécanique quantique sur un phénomène mal connu. Par chance, chacune offre des possibilités d’exploration aux audacieux. En préparation depuis 1963, la TSDM (mathématique) se déclare en 1970. Elle se place dans une perspective épistémologique ET EXPERIMENTALE : dans quelles conditions se produit l’acculturation d’une population à telle ou telle connaissance de la communauté mathématique ? La TAD émerge quelques années plus tard (au tout début des années 80, comme une bifurcation dans le développement des recherches de la même équipe scientifique (Yves Chevallard et moi avons collaboré pendant plusieurs années avant et après  la dite bifurcation). 2  La TSD part de l’observation des classes pour remonter directement aux concepts mathématiques possibles de l’objet de l’enseignement envisagé. Ainsi  la transposition qu’elle crée est un état, un résultat déterminé par la situation. La TAD observe la même chaîne dans la direction contraire : elle décrit les transformations successives opérées par les institutions d’enseignement à partir des textes de Mathématiques afin de les accommoder aux intentions des systèmes éducatifs. Dans ce cas la transposition est un processus qui se décline en 4 fonctions (Tâches, Techniques, Technologies, Théories). Il faut décrire et comprendre leurs traits, caractères, ... Lire la suite

La thĂ©orisation des phĂ©nomènes d’enseignement des mathĂ©matiques Thèse d’état 1986

Mardi, 24 août 2010 | 9 555 vus
Le résumé La théorisation des phénomènes d'enseignement des mathématiques vise à permettre l'analyse , la production et le contrôle des moyens de faire approprier les mathématiques par les élèves. a) Il s'agissait essentiellement dans cette thèse d'étudier l'enseignement de différents concepts mathématiques, et principalement les rationnels et les décimaux au niveau élémentaire. (les nombre naturels et leurs opérations, les probabilités et les statistiques avaient fait l'objet de travaux antérieurs) Mais son ambition était de jeter les bases d'une théorie des situations didactiques, moyen nécessaire à une approche scientifique des phénomènes d'enseignement des mathématiques. Lire la suite