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RP 2016-2 Observation et Théorie des situations didactiques

Vendredi 11 mars 2016   

RP2016-2 Observation et Théorie des situations didactiques

Mots-clefs : Observation, Théorie, situations didactiques, COREM

La théorie des situations est seulement un instrument théorique pour permettre l’essentiel : l’Observation scientifique directe des épisodes didactiques de l’éducation en Mathématiques, afin de les connaitre et de les comprendre. Elle n’a aucune visée d’application à court terme.

Elle a déjà permis de mettre à l’épreuve un grand nombre de croyances didactiques classiques par des contre exemples systématiques.

Mais ces contre exemples ne sont reproductibles que dans des conditions comparables à celles réunies au COREM. Ils ne le sont pas dans l’environnement pédagogique et culturel actuel. Ils ne doivent pas servir à détruire le système très complexe des pratiques classiques mais à développer une science authentique qui en fera accepter les limites et distinguer les moyens.

Deux exemples clairs : « l’évaluation de masse » a nourri un empirisme caricatural qui a servi de justification à des sanctions d’une brutalité inouïe et d’une inefficacité remarquable. Et la technologie informatique exploitant la Didactique spontanée ne fait pas mieux.

Toutes ces extrapolations d’une culture multimillénaire réduisent l’instruction à l’enseignement de textes ou de réflexes, mais elles ne peuvent pas la remplacer. Elles montrent qu’on en soupçonne les limites, mais elles conduisent surtout à la disqualifier et à la détruire pour des raisons mercantiles.

Une connaissance scientifique de l’enseignement d’un « objet de savoir » ne peut pas se concevoir sans la possibilité d’en observer d’abord les manifestations in vitro et in vivo.

L’enseignement classique des mathématiques est fondé sur l’enseignement de textes et sur la reproduction de textes. Il ne peut pas être analysé avec, pour seuls appuis, des sciences classiques comme la psychologie, la sociologie… d’une part, et les mathématiques d’autre part. Les premières ne peuvent qu’ignorer ce qui est spécifique de la connaissance dont l’acquisition est visée et ce qui en fait l’essentiel ; les secondes ne peuvent au mieux que proposer un grand nombre d’options mathématiques que l’on soumet aujourd’hui à des comparaisons empiriques aveugles.

L’espoir que la conjonction de ces deux approches serait suffisante nous constituer la base scientifique de la transmission de la culture mathĂ©matique nous parait fallacieux. Une approche scientifique spĂ©cifique, fondĂ©e sur l’observation et l’étude scientifique directe des Ă©vĂ©nements d’acculturation nous paraĂ®t indispensable. L’observation, l’analyse, la modĂ©lisation, la reproduction de ces Ă©vĂ©nements est le point de dĂ©part d’une nouvelle branche des Sciences mathĂ©matiques : la Didactique (comme Science) – fondĂ©e sur une Ă©pistĂ©mologie expĂ©rimentale – des mathĂ©matiques. Elle doit jouer pour l’enseignement des mathĂ©matiques le rĂ´le de la Biologie pour la MĂ©decine.